Je suis née en 1964 dans la région parisienne. Encouragée par un frère et une mère peintres, j’ai toujours dessiné.
L’amour de l’art se révéle très tôt. Dès l’enfance, les visites de musées et de châteaux me captivent.

J’ai naturellement choisi d’entrer dans une école  de   restauration de tableaux où j’ai complèté ma formation de peintre, en particulier par
l’exercice de la copie.

En 1991, je m’installe en tant que restauratrice de peintures à Toulouse.
Parallèlement à mon activité, je fréquente les ateliers de peintres locaux et réalise des portraits sur commande.

Aujourd’hui, créer prend une importance grandissante.

 

 

Démarche artistique :

Le choix de l’huile:

Après l’aquarelle, les crayons de couleurs et le modelage, je suis revenue à la peinture à l’huile.

Apprise de ma mère, elle reste aujourd’hui ma technique de prédilection.
J’apprécie les multiples façons de la travailler.

J’aime obtenir des veloutés de peau et les subtiles variations de lumière dans le frais et le demi-frais.

Peindre le vivant:

D’abord  j’ai peint  des  portraits   sur  commande,  puis  des  animaux.
Aujourd’hui, le nu est mon sujet favori:

Sans signe distinctif, il est universel.

La géographie des corps et la diversité des morphologies me fascinent.

Le corps parle, l’habiller serait le bâillonner.

Du monochrome:

En soulignant les volumes, l’emploi d’une seule couleur en dégradé de l’ombre à la lumière prolonge mon expérience du modelage.
Les courbes et les reliefs des corps-paysages sont mis en valeur par le clair obscur et la sobriété du fond.

J’avais déjà utilisé en monochrome le noir et les terres, mais je souhaitais une couleur plus rutilante. Le bleu, en particulier l’outremer, gardant son éclat même étendu de blanc, a eu ma préférence.
C’est une teinte lumineuse mais douce, inattendue mais sans agressivité, vivifiante mais apaisante .
Une distance s’installe à travers le prisme du bleu, permettant un autre regard sur le sujet .

De l’inspiration à la réalisation:

Observer des gestes, des attitudes, me nourrit de la richesse du vivant et de ses sentiments.
Des images intérieures naissent, instantanément ou progressivement, de ces émotions.
Les séances de pose pour la figuration de ces images sont aussi une source d’inspiration.

L’exécution est classique. Plusieurs  couches de peinture appliquées      successivement seront de plus en plus denses, nuancées et lumineuses.

Les formats s’étendent du 1 au 80 points.

Projets et perspectives:

J’ai envie de confronter le bleu à sa complémentaire adoucie, un orangé de terres.
Utilisée en fond partiel, elle tempère l’éclat de l’outremer par transparence et, paradoxalement, le met en valeur.

Désirant renouer avec la peinture animalière,    mais sans renoncer au
thème du nu, je commence avec le centaure Chiron, une petite série sur les personnages hybrides.

Je n’ai qu’un souhait : peindre longtemps …

 Une intention bienveillante:

Mes peintures sont des méditations. Elles sont le reflet de ma sensibilité.

J’y dépose mon goût pour la beauté, la tendresse, l’amour, la sensualité, la fraternité, l’introspection … : les vibrations positives.

J’aspire à partager cette parenthèse de quiétude, de contemplation réconfortante et nourrissante.

 

Sur la série des nus bleus …

A l’approche de chacune de ces œuvres, la question est : Que nous est-il donné à voir ?

Est-ce un voile bleu recouvrant la nudité avec pudeur, ou, tout à l’inverse, une révélation… ?

En premier lieu, il y a là le choix d’une couleur ; pas n’importe laquelle : le bleu.

Paradoxalement, les nus se dévoilent quand le bleu nous invite à l’introspection.

Les corps, sublimes, deviennent alors le préalable d’un cheminement plus intérieur.

Il nous est donné de voir une mise en lumière, tendre et magnifique, qui révèle à la fois la beauté des corps, et la fragilité, comme la force, de leur présence au monde.

Notre regard s’arrête sur ces parts d’être, morcelés ou complet, que nous pensons ainsi figés.

Puis, délicatement, la magie opère ; nous percevons presque leur mouvement, leur souffle, leurs battements de cœur.

Nous transposons patiemment jusqu’à voir plus loin en eux, et donc, en nous….

Jusqu’à ressentir ce que chaque nu appelle d’émotions et d’état contemplatif.

A travers ses peintures, Isabelle Lebret nous invite au voyage de notre propre nudité, dans ce qu’elle a de symbolique, une force vitale et sensible.

Moïra   mars 2019